Soir de défaite

J'ai coupé le poste de télévision et j'ai remisé mon écharpe. J'ai jeté les canettes de bière vides dans le bac à verres. Je me suis déshabillé, j'ai éteint la lumière et je me suis couché. Voilà, c'est terminé. C'était la finale de la coupe de la Ligue et encore une fois, ça s'est mal passé pour le stade rennais. Dans ma tête, défilent les images traditionnelles des soirs de défaites : supporters effondrés, visages hagards, jeunes filles en pleurs. Je ne peux rien reprocher aux joueurs, ils se sont bien battus, mais il semble que ce club soit maudit dans sa conquête d'un titre. Il ressemble au héros  d'une tragédie classique. A chaque fois qu'il semble en mesure de prendre le pouvoir, tout s'écroule. Et ce soir, pour la troisième fois en cinq ans, le stade rennais a effleuré le Graal du bout des doigts avant qu'il ne s'évapore au dernier instant. Je suis triste mais pas abattu car j'ai la conviction qu'un jour, notre tour viendra.