Le football de mon adolescence

Publié le par Yves LEMESLE

IMGP0988.JPGNous nous retrouvons sur un terrain vague ou au fond d'une impasse. Peu importe du moment que le sol soit à peu près plat et que nous ayons de l'espace. C'est samedi après-midi, c'est football avec les potes. Il y a tout d'abord le rituel de la détermination des équipes. Deux joueurs qui font autorité en raison de leur âge, de leur taille ou de leur talent reconnu choisissent à tour de rôle ceux qui seront leurs partenaires. Ça se joue rarement à onze contre onze. Tout dépend du nombre de joueurs présents. En cas d'effectif impair on dit que deux petits valent un grand et tout le monde joue. Parfois, il y a même une fille, un garçon manqué qui ne connaît pas les règles mais qui joue bien et qui courre vite. C'est souvent pour l'épater que l'un d'entre nous tente un geste difficile. Le nombre de joueurs peut varier en cours de partie en fonction des départs ou des arrivées. L'aire de jeu n'est pas délimitée. Deux pull-overs posés sur le sols constituent le but, ce qui promet des discussions âpres pour savoir si le poteau était rentrant ou si le ballon est passé au dessus de la barre transversale imaginaire. Les maillots sont bariolés, il est difficile de reconnaître les siens. La partie est acharnée mais se dispute dans un bon état d'esprit. Si un joueur marque un but de la main, il s'excuse et rend le ballon à l'adversaire. La technique est rudimentaire, le cuir obéït mal à nos jambes maladroites. Les joueurs s'agglutinent autour de la balle dans une mêlée confuse. Les chandelles sont plus courantes que les longues passes dans les pieds. Il y a quelques engueulades au moment de savoir si le score est de douze à huit ou de treize à dix. D'ailleurs à la fin, plus personne ne sait très bien ou on en est. Le match se termine quand la nuit tombe ou quand nos mères s'impatientent car le dîné va refroidir. Alors nous rentrons, trempés, meurtris, fatigués mais heureux. C'est le football que j'aime, celui de mon adolescence.

Publié dans Football

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