La supportrice du samedi

Le samedi après-midi, je vais voir jouer l'équipe de Basket de mon fils, qui évolue dans le gymnase d'un collège. La salle multisport n'est pas très confortable et le maigre public, essentiellement composé de parents de joueurs, doit se contenter de quelques bancs adossés au mur. Hier, je me suis installé au bout d'un de ces bancs, déjà occupé par une mère et son fils. Après quelques minutes de jeu, une femme corpulente pris place entre nous. Elle n'était pas encore assise qu'elle tonitruait déjà : "Allez les bleus !". Je compris immédiatement que, pour mon malheur, j'avais affaire à une mère supportrice. Cette espèce courante dans les compétitions sportives de jeunes est une véritable tare pour l'humanité. Ces femmes ou ces hommes (je note en la matière une parfaite égalité entre les sexes) n'ont généralement qu'une idée très approximative des règles du sport auquel ils assistent, ce qui ne les empêche pas de critiquer vertement l'arbitre. D'ailleurs, ils ne se contentent pas de supporter, ils sont aussi coaches et arbitres. Leur progéniture est le champion incontesté de la discipline. Ils le couvent du regard, l'encouragent de la voix et interpellent l'arbitre dès qu'un adversaire ose le toucher. Ma voisine d'hier était une digne représentante de cette caste. Cette furie criait, trépignait, gesticulait. tant qu'elle gâta mon plaisir d'assister à une partie agréable et serrée. D'ailleurs, je ne fus pas le seul à regretter sa présence, puisqu'à la fin de la rencontre, elle eut maille à partir avec l'entraîneur de mon fils qui lui reprochait, à juste titre me semble-t-il, d'avoir "pourri" le match et de montrer aux jeunes un très mauvais exemple. J'espère qu'à l'avenir, je n'aurai plus à voisiner avec cette engeance.